La Dépêche - Novembre 2007


Cahors. Thomas Fersen et son instrument de compagnie

Au téléphone, les premiers mots de Thomas Fersen traduisent l'idée qu'on s'en faisait : évidents, mais un peu surréalistes quand même. Pas de tonalité ni de sonnerie avant qu'il décroche : « c'est normal, explique-t-il, vous appelez sur la Lune ». On avait failli oublier. Le chanteur à l'univers atypique sera en « Duo ukulélé », demain au théâtre de Cahors. Pour l'occasion, un bestiaire improbable, des parapluies, des personnages de contes fantastiques ont été convoqués. C'est déjà complet, et ça devrait valoir le voyage.

Pour vous, qu'est-ce qu'un ukulélé ?

C'est un instrument de compagnie. Il est petit, on peut l'emmener partout avec soi. Il est toujours dans mon sac depuis 1997.

Comment est venue l'idée d'un duo uniquement au ukulélé ?

Souvent sur scène, je faisais une reprise par-ci par-là au ukulélé. À la fin de notre précédente tournée, où nous étions quinze sur la route, Pierre Sangra, mon guitariste depuis très longtemps, et moi avons répété une tournée à deux, comme ça. On a commencé à donner quelques concerts, sans savoir quand ça finirait. On ne sait toujours pas d'ailleurs… J'ai l'impression qu'on va aller comme ça jusqu'à la prochaine tournée avec le groupe, en septembre 2008.

Ce duo, c'est une parenthèse ?

Disons que désormais entre deux albums, je n'ai pas envie d'arrêter la scène. Ça m'est devenu indispensable. J'ai choisi mon camp.

Avec seulement deux ukulélés sur scène, on pourrait craindre une certaine redondance pendant toute une soirée…

Pierre Sangra joue aussi de la mandoline. Mais effectivement, c'était le risque. Nous avons beaucoup travaillé les arrangements. C'est un peu surprenant au début, mais au fil du concert on l'oublie. Mes squelettes au ukulélé, ça fonctionne bien.

Votre concert pioche dans vos six précédents albums. Comment avez-vous choisi ?

Toutes mes chansons ne fonctionnent pas avec cet instrument. J'ai aussi choisi des chansons que les gens n'entendaient plus car je ne les joue plus sur scène. Certains anciens morceaux ont trouvé ici une deuxième jeunesse.

Qu'est ce que l'ukulélé leur apporte ?

Disons que l'ukulélé est un instrument assez haut. Donc en bas, il n'y a que ma voix. Les textes sont mis en valeur, différemment en tous les cas.

Allez-vous faire un disque à partir de cette tournée ?

Oui, nous avons enregistré en studio un best of au ukulélé, qui sortira le 26 novembre.

Après ce « Duo ukulélé », pourquoi pas une tournée avec un orchestre symphonique ?

Non, je ne pense pas. Quoique… ou alors, un orchestre symphonique qui accompagne un ukulélé ! Ça, ça pourrait être marrant.

Propos recueillis par Elisa Navarro.