Voir - Février 2007

Dialogues au ukulélé


Thomas Fersen revient nous enchanter, cette fois-ci dans un spectacle en duo Un homme, un ukulélé. Il en profite pour remplir les bacs québécois de son nouveau DVD enregistré en public.

Est-ce le père Noël? Non, c'est Thomas Fersen. Amateurs de fantaisie à la française, de chansons faussement légères, réjouissez-vous, notre chouchou est de retour. Des cadeaux plein les bras.

D'abord, un DVD intitulé Bonne fête Hyacinthe qui sort chez nous le 20 février: "Je l'ai filmé moi-même, autour de l'album Le Pavillon des fous et de la tournée, durant les répétitions qu'on faisait avec Pierre (Sangra, son guitariste) dans le train et à l'hôtel avec nos deux ukulélés. Je voulais garder une trace de cette série de concerts qu'on ne refera plus. Ce n'est pas exactement le DVD du spectacle, car il n'y a que neuf chansons, et ça dure une heure et demie. Il y a aussi une portion audio."

Fersen est-il lui-même friand des DVD musicaux? "Ben, en fait, il y en a qui sont intéressants, mais ce que je leur reproche, c'est qu'en général au bout d'une demi-heure ou trois quarts d'heure, c'est long! On se met à discuter avec son voisin! Et donc c'est pour ça que j'ai choisi de faire plutôt un documentaire et de temps en temps on voit une chanson entière en concert." Prometteur.

Mais si on aime Fersen sur disque, là où il devient carrément fantastique, c'est sur scène, tel un lutin badin qui se moque autant de lui-même que du public. Champion pince-sans-rire. Le mot fête prend tout son sens lors de ses passages scéniques. C'est donc avec une joie gourmande que l'on s'apprête à accueillir le Français qui célèbrera l'an prochain ses quinze ans de carrière depuis
Le Bal des oiseaux en 1993! Quinze ans d'amitié avec le Québec, qui prenait aussi son envol avec son premier album. À l'époque, c'était le chef de la section musique du Voir, Laurent Saulnier, qui avait suggéré le nom de Fersen aux programmateurs des Francofolies de Montréal. On connaît la suite.

Aujourd'hui, le charme est toujours là, l'amitié, sans cesse renouvelée. Mais pour sa mini-tournée québécoise, qui passe par Sherbrooke, Québec et Montréal, le chanteur propose la fameuse formule duo au ukulélé avec Pierre Sangra: "Ça faisait quelques années que l'on chantait sur scène des chansons au ukulélé. Alors on s'est mis à travailler un répertoire pour des concerts complets, avec des extraits des récents albums mais aussi des plus vieux. Il a fallu réapprendre à en jouer. Moi, je fais les accompagnements et lui, les arrangements. Il y aura seulement deux ukulélés, et parfois Pierre va troquer le sien contre une mandoline."

Un tout nouveau concert, donc, jamais présenté ici: "Ça nous permet de reprendre des chansons qu'on ne faisait plus. Je sais qu'il y a une partie du public qui est un peu nostalgique, qui regrettait que certaines chansons aient disparu du répertoire, comme Les Papillons, Le Chat botté, Les Tours d'Horloge, Borborygmes. Cette fois-ci, ce sera un vrai tour de chant, et non un spectacle concept autour du nouvel album."

L'esprit créatif bouillonne sans cesse chez Thomas Fersen: "Quand j'écris mes chansons, je les joue plusieurs fois avec un instrument. Je sens alors mon imagination qui se met en route. Je les essaie pour savoir si elles me vont, comme un vêtement. Il y a des idées qui me viennent, j'en écarte certaines lorsque je pense qu'elles ne m'iront pas. Parfois, ça vient vite: un vêtement est taillé en trois coups de ciseaux, c'est ce qu'on préfère évidemment, mais c'est assez rare."

Ce sont ses chansons en tenue légère que l'on pourra admirer cette fois-ci. Des dialogues au ukulélé. Personne ne s'en plaindra, bien au contraire.


Francis Hébert